••• Colza, ressource en eau et biodiversité
audioUn travail collectif. Pour le conseiller dans la transition agroécologique de son exploitation, Théo Touron s'entoure d'experts. Comme Kevin Larrue, responsable du service Innov Agro de la coopérative agricole Océalia, Jimmy Journaud, animateur agricole au syndicat Eaux de Vienne, Sylvain Coudreuse, ingénieur-conseil environnement, ou encore Johanna Villenave-Chasset, entomologiste.
Plantes-compagnes
Pour la première année, l'agriculteur expérimente du colza associé à des plantes-compagnes (lentilles, trèfle d'Alexandrie, féverole) sur un champ de 12 hectares. « Le colza est beau », apprécient Touron père et fils. L'agriculture de conservation des sols (moins de labour, de produits phytosanitaires) a des effets bénéfiques sur la fertilisation et les ravageurs avec une diminution du nombre de larves.
« L'élément final sera le rendement. Est-ce que le bénéfice du couvert végétal se retrouvera sur la bascule? Aujourd'hui, la culture du colza peut être extrêmement rentable », estime Sylvain Coudreuse, après avoir noté en préambule « qu'il n'y a plus que 30.000 ha de colza dans la Vienne contre 70.000 ha historiquement ».
Fuites de nitrates limitées
L'agroécologie se veut respectueuse de la ressource en eau. Il s'agit de « concilier production agricole et reconquête de la qualité de l'eau ». « L'avantage du colza, indique Jimmy Journaud, c'est d'être une culture d'hiver qui va absorber les nitrates présents dans le sol ». Et donc limiter les fuites.
Insectes auxiliaires
La grosse altise? Cet insecte ravageur cause des tourments aux producteurs de colza. Ses larves se développent dans la tige. Pour l'empêcher de nuire, Johanna Villenave-Chasset traque les insectes auxiliaires, à même de réguler cette population nuisible. Tersilochus, une petite guêpe qui pond à l'intérieur de la larve, est l'allié recherché, dévoile la scientifique. Les couverts végétaux ou la mise en place d'une bande fleurie en bordure du champ favorisent-ils sa présence de nature à protéger le colza? C'est ce que Johanna Villenave-Chasset scrute à la loupe. Favoriser la biodiversité au lieu des insecticides.