L'élevage ovin en quête de jeunes bergers

Publié le 26-03-2021 06:47:14
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Les Ovinpiades se déroulent malgré l'annulation du Salon de l'agriculture. L'enjeu est fort pour la filière ovine, qui doit renouveler ses effectifs.

Choisir un bélier pour la reproduction, tailler les ongles d'une brebis, évaluer son état de santé, l'engraissement d'un agneau, identifier différentes races: le concours des Ovinpiades est proposé chaque année aux élèves des lycées agricoles, avec pour objectif d'en convaincre une partie de se diriger vers la production ovine, filière très affectée par le manque de repreneurs. Il a été maintenu cette année, malgré les contraintes sanitaires et l'annulation du Salon de l'agriculture, où se déroule habituellement sa finale nationale.

Mercredi, une vingtaine d'élèves de CAPA, BTS, BPREA, seconde, première et terminale du lycée Jean-Marie-Bouloux participait ainsi aux sélections locales. « Le 7 avril, nous organiserons à Montmorillon la finale territoriale Poitou-Charentes », explique Marie-Pierre Chaunu, enseignante en zootechnie. Il s'agira de sélectionner deux élèves parmi les compétiteurs des lycées de Montmorillon, Melle, Bressuire, Venours et de la MFR de Bois. « Les deux premiers seront sélectionnés pour la finale nationale. Cette année, elle aura lieu à la bergerie nationale de Rambouillet. Si tout va bien, on espère que ce sera possible. »
Parmi les élèves inscrits à cette épreuve, Mathilde, élève de BTS. Originaire des Deux-Sèvres, la jeune femme se destine plutôt à la production bovine et avicole, comme ses parents. « Les ovins ne font pas vraiment partie de mon projet. Je participe aux Ovinpiades pour le plaisir. Les élèves qui ont des parents éleveurs ovins ont une longueur d'avance mais je voulais quand même essayer. »

Moutons et loup

Benjamin, seize ans, originaire de Mauprévoir, a quant à lui l'intention de se diriger vers la production ovine: « Mes grands-parents avaient des brebis et j'ai toujours aimé aller les aider dans leur ferme, mon projet est de m'installer avec des bovins viande et des brebis. »
Le cours de l'agneau, très favorable en ce début d'année, attire l'intérêt des jeunes sur la filière: « C'est sûr, mais le temps que je m'installe, il aura le temps de descendre et de remonter plusieurs fois », relativise le lycéen. L'autre actualité, c'est la présence confirmée du loup en sud Vienne: « Va-t-il rester? On a moins de zones boisées aujourd'hui qu'avant. En tout cas, ça ne change rien à mon projet. »
Le loup devrait aussi faire son entrée... dans le programme des lycéens: « On l'aborde déjà, les élèves nous posent des questions, indique Marie-Pierre Chaunu. Jusqu'à présent, on avait des attaques sur les troupeaux, mais rien de sûr. Maintenant, sa présence est prouvée. Pour l'instant, ce sont surtout les parasites comme la mouche wohlfahrtia dont on parle en cours. Ils posent de gros problèmes aux éleveurs, davantage que le loup. »

Classement: 1. Julie Durand-Boutet (BTSA ACSE 1); 2. Pierre Belloncle (Term CGEA); 3. Sylvain Boussaud (Term CGEA); 4. Augustin Bardet (Term CGEA); 5. Mathew Bann (2nde CCE).

Sébastien Kerouanton