Les fleurs à la conquête des trottoirs
Planter des fleurs dans les rues de Poitiers, c'est possible! Pas sur les routes, bien entendu mais sur les trottoirs. Depuis deux ans, la mairie de Poitiers a lancé l'opération « Faites de votre rue un jardin ». Ce dispositif permet aux propriétaires de fleurir leur pied de mur, leur façade ou leur rue. La nouvelle municipalité a souhaité y apporter quelques changements. « L'ancien dispositif était un peu trop intimiste et restrictif. Pour eux, c'était plus difficile de faire des saignées dans les pavés. Nous avons élargi les possibilités et même dans les rues médiévales », détaille Pierre Nenez, conseiller municipal en charge de la végétalisation de la ville et éducation nature.
« La nature
peut trouver
son chemin
n'importe où »
Et quelles sont-elles justement, ces options? « Le projet de départ était de donner un sachet de graines. Quand on n'a pas la main verte, c'est moins évident. Là, les plantes et les fleurs sont offertes par la Ville tout en étant adaptées au climat, à la localité et à l'exposition », poursuit l'élu. Le service de voirie vient creuser le trottoir à 20-25 centimètres et le service espace vert vient semer les plantes et les fleurs. Le catalogue de végétaux est assez large. Une fois les plantations faites, l'habitant s'occupe de l'entretien de la parcelle. C'est le cas de Baptiste Regnery, résident de la rue Saint-Fortunat. Sa demande remontait à octobre 2019: « C'est une chance et c'est gratifiant de gérer un petit bout de l'espace public. » Son tout petit lopin de terre est composé de deux plantes grimpantes et des vivaces. « Pour embellir la façade, les jardiniers ont planté du chèvrefeuille et de la clématite. Au sol, il y a de la sauge, du géranium et des heuchères », s'enthousiasme l'habitant.
Seule contrainte, les réseaux de gaz et de canalisation. « Quand il y en a, on n'intervient pas mais je reste persuadé que la nature peut trouver son chemin n'importe où », avance Pierre Nenez. Les enjeux sont multiples. Si l'embellissement de la ville saute aux yeux, l'aspect environnemental n'est pas à négliger. « Les végétaux ne sont pas incompatibles avec le patrimoine bâti. Si on peut donner un coup de pouce à la faune et la flore, on ne va pas s'en priver », insiste l'élu.
Du partage
et des échanges
Ces parcelles permettent aussi de créer des îlots de fraîcheur en milieu urbain. C'est également un bon compromis pour les habitants ne bénéficiant pas de jardin. « Dans notre rue, il y a eu déjà du partage et des échanges. Quand on va devoir s'absenter, on sait que les voisins viendront arroser », ajoute Baptiste Regnery. Pour la session de printemps, la mairie a reçu une soixantaine de demandes (1). « Pour la seule rue de la Croix-Rouge, nous avons enregistré 37 demandes. C'est plus simple pour nos deux services d'intervenir en une seule fois », explique le conseiller municipal qui conseille aux voisins de se regrouper. « Les demandes sont en hausse. Pour l'instant, on peut y répondre favorablement. Si elles explosent, il faudra temporiser mais ce n'est pas encore le cas. » Rendez-vous au printemps pour admirer les premières fleurs.
Pour faire une demande: direction.espaces.verts@ poitiers.fr
(1) Rue des Fleurs, rue de la Croix-Rouge, rue de Condorcet, rue du Clos-des-Cavaliers, allée de la Providence, boulevard des Rocs, rue du Colonel-Barthal et rue Monseigneur-Augouard ont déjà été végétalisées.