Les possibilités d'emploi en modèle coopératif
audioVirginie Charron et Anne Perdereau (1) proposent des ateliers sur les métiers de services à la personne sur le modèle de coopérative d'activités et d'emploi. Explications.
La notion de service à la personne ne se limite pas aux aides à destination des personnes âgées. De quoi parle-t-on principalement?
« Il y a une méconnaissance de notre secteur qui nous résume un peu trop souvent à l'assistance des personnes fragilisées. Au sein de la coopérative, le champ des activités est assez vaste: entretien des espaces verts, assistance informatique, cours de yoga ou de sports individuels... Des prestataires proposent du soutien scolaire, de l'accompagnement administratif à domicile (déclaration d'impôts, comptabilité), des soins aux animaux de compagnie... Notre habilitation exclut cependant les activités de soins à domicile ou liées à la garde d'enfant de moins de 3 ans qui nécessitent un agrément spécifique. »
Vos ateliers suscitent-ils des vocations ou permettent-ils d'orienter des personnes déjà porteuses de projet?
« Les deux. Nous voyons des personnes qui ont une idée en tête mais qui hésitent à se lancer dans l'entreprenariat. D'autres, plus avancées, désirent en savoir plus sur le mode de fonctionnement d'une coopérative d'activités et d'emploi. On peut leur proposer un entretien diagnostic projet individuel pour évaluer si le dossier est assez mûr pour intégrer la coopérative. Nous avons également des porteurs de projet qui sont orientés vers nous directement par Pôle emploi et qui ont déjà un dossier bien construit. »
Le modèle coopératif porté par Scopadom est unique en Nouvelle-Aquitaine.
Quels sont ses avantages?
« En tant que coopérative d'activités et d'emploi, nous sommes simplement un choix de statut juridique. Les entrepreneurs de Scopadom développent une activité de manière autonome sous la même entité. Ils disposent d'une équipe d'appui pluridisciplinaire qui prend en charge la gestion administrative, comptable, sociale, financière et fiscale de l'activité de chacun ainsi qu'un accompagnement individuel dans la durée. Ce choix permet à l'entrepreneur de disposer d'une période pour tester sereinement son activité professionnelle dans les meilleures conditions en contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape) durant 6 à 18 mois, tout en ayant la possibilité de maintenir des droits Pôle emploi. Au terme de cette période, il va pouvoir signer un CDI pour devenir entrepreneur-salarié, ce qui lui permettra de cotiser pour sa retraite ou ses droits au chômage... C'est un avantage indéniable en terme de couverture sociale. Pour le client, la relation est également facilitée. Il a face à lui un prestataire qui va lui délivrer une facture et une attestation fiscale qui lui permettra de bénéficier d'un crédit d'impôt sans les démarches liées au chèque emploi service universel (CESU). »
Avec le contexte sanitaire, comment les métiers
de services à la personne sont-ils impactés?
« Les chiffres parlent pour nous. Le contexte pousse de nombreux Français à s'interroger sur leurs activités et sur un projet entrepreneurial. Le statut que nous portons est un modèle sécurisant qui pousse de plus en plus de personnes à sauter le pas. La force du réseau qui se met en place en interne permet aux compétences de se multiplier par le biais d'entraide et d'atelier collectifs... »
(1) Respectivement chargée de développement Aceascop Formascope et cogérante de Scopadom.
repères
> Atelier le 24 mars à Montmorillon, inscriptions sur le site « scopadom.fr »
> La coopérative d'activités et d'emploi Aceascop Formascope s'est dotée en 2007 d'une branche spécifique liée aux services à la personne: Scopadom. Elle propose des ateliers présentant le statut d'entrepreneur salarié officiellement reconnu par la loi Économie sociale et solidaire de 2014.