L'agriculture de conservation améliore la biodiversité
audioRégis Richard et un groupe de 17 agriculteurs du Loudunais ont créé un GIEE (Groupement d'intérêts économiques et environnementaux) en 2020 avec l'aide de la Chambre d'agriculture de la Vienne. « La montée en compétences est l'un des principaux objectifs et elle passe par la formation », affirme Christine Archenault, de la Chambre d'Agriculture.
Trois piliers
de production
et biodiversité
Le GIEE travaille sur l'agronomie, organise régulièrement des tours de plaines - à tour de rôle chez chacun des agriculteurs - et participe à des conférences. Lundi 15 mars, une journée consacrée à l'agriculture de conservation des sols animée par Sarah Singla s'est tenue à Rossay.
Sarah Singla vient de l'Aveyron, où elle est agricultrice et éleveuse sur la ferme qu'elle a repris à son grand-père il y a 10 ans. La ferme est en conservation des sols depuis 1980.
Soucieuse des performances réalisées sur ces principes et de son utilité pour l'environnement, elle organise des cessions de formation en collaboration avec les chambres d'agriculture. Elle a participé à la réalisation du film « Bienvenue les vers de terre » qui serait passé à Poitiers fin 2020 s'il n'y avait pas eu la crise sanitaire.
Sarah Singla forme à l'agriculture de conservation des sols selon « ses trois piliers »: perturbation minimum du sol, rotation des cultures et mise en place de couverts végétaux. Elle y voit de nombreux avantages et les a présentés lors de cette journée technique. « Je leur ai donné des éléments clés pour la mise oeuvre de ce type d'agriculture chez eux. » Certains sont d'ailleurs déjà en route. « Ce qui fait que l'on bascule, c'est le changement climatique, mais pas que. » L'agriculture évolue et elle souhaite en montrer les bienfaits. « Il suffit de copier la nature. »
Elle prône un couvert végétal toute l'année. « Le semi-direct sous couverture de végétal vivant se fait encore trop peu. » Semé après les moissons, il permet de nourrir les troupeaux et de restructurer le sol sans passer par le labour. « Il profite à la biodiversité en apportant de nouvelles plantes qui vont fleurir et nourrir les abeilles. »
Sans labour, les tracteurs sont moins utilisés et les coûts diminuent, notamment le gasoil. « Le principal bienfait d'une culture sans labour, c'est qu'elle structure le sol et amène de la vie microbienne et organique. Elle favorise la filtration de l'eau et la rétention d'eau. »
Sarah Singla souligne dans le même temps qu'il est primordial pour l'agriculteur de ne pas se lancer seul, mais d'aller voir chez le voisin comment il fonctionne, s'en inspirer sans pour autant copier. « Chaque terre est différente et réagit différemment selon la culture mise en place. »