La MJC veut agrandir ses murs de la solidarité
audioCe sont plus de 33.500 euros de subventions régionales et européennes confondues qui sont les bienvenues pour la MJC Claude-Nougaro. La Maison des jeunes et de la culture de Montmorillon prévoir de développer les activités de son Épicerie sociale et de Radio Agora.
Pour se faire, elle a acquis ce qu'elle appelle « la maison bleue », une habitation de 150 m qui jouxte son siège social, rue des Récollets.
C'est là que seront à terme installés le bureau de la conseillère en économie familiale, un espace accueil, des ateliers pédagogiques, l'Épicerie sociale, Radio Agora, des bureaux partagés et une salle informatique et de réunion.
Pour le directeur de la MJC, Claude Barrault, il est grand temps de proposer des locaux aux normes, modernes et accueillants.
« Nous avons vu arriver des agriculteurs, des auto-entrepreneurs, des jeunes »
Beaucoup de familles ou de personnes en situation de précarité poussent la porte de la MJC, un bâtiment de la Ville investi en 1965 lors de la création de la MJC montée par trois clubs de sports (tennis, kayak et judo). Selon lui, les personnes dans le besoin ne sont pas obligées de n'avoir droit, en plus de leur infortune, qu'à des locaux eux aussi en souffrance.
« Ce projet de réhabilitation remonte à deux mandats, indique-t-il, et il est resté sur le bureau des élus. Avec la nouvelle majorité, nous sentons que nous avançons. On était lassé de ne pas voir ce dossier avancer, alors en 2019, en assemblée générale, nous avons voté l'acquisition de cette maison bleue ».
La MJC, qui emploie 38 personnes (l'équivalent de 29 temps pleins), fonctionne avec un budget de 1,6 M€. Ses missions, culturelles et sociales, sont nombreuses. La crise sanitaire a montré le rôle essentiel qu'apporte son Épicerie sociale, ouverte depuis 1995, auprès des plus démunis. Les familles ou particuliers y sont adressées par l'intermédiaire d'une assistante sociale.
Les bénéficiaires peuvent faire des courses à des prix très bas, grâce à des denrées fournies par la Banque Alimentaire, les grandes surfaces et des producteurs locaux. « Lors du premier confinement, nous avons aussi eu des dons des restaurateurs et des cantines scolaires. Cela nous a permis de tenir car nous avons eu +30% de demandes supplémentaires », se souvient Claude Barrault.
Mixité sociale et culturelle
Cette crise sanitaire a amené de nouveaux demandeurs à solliciter l'Épicerie sociale. « Nous avons vu arriver des agriculteurs, des auto-entrepreneurs, des jeunes, un public nouveau pour nous, note le directeur. Par an, on estime à plus de 15.000 le nombre de repas préparés grâce à l'Épicerie sociale ». Cette aide alimentaire s'est aussi manifestée par le restaurant solidaire nommé le « Biblio-steack », fermé en raison du Covid. Un nom pas très végan, sourit le directeur.
Mais au-delà du jeu de mot, il a permis, hors période Covid, de proposer 35 couverts « dont la moitié a été servie à des familles dont le quotient familial est en dessous de 700€ par mois, soit de repas à 3€ ». « Cela aide des personnes à sortir de l'ornière », avance ClaudeBarrault. Et de sortir aussi de l'isolement social que peut leur conférer leur condition de vie, entraînée vers le bas à cause d'un accident de parcours... ou d'une pandémie mondiale.