L'équilibre par la solidarité
audioCinquante-trois mille euros. C'est la perte estimée par le Poitiers Basket pour chacun de ses matchs à huis clos à domicile. « Cela comprend les entrées, la buvette, la boutique, un avoir potentiel que pourrait demander un partenaire, le geste que nous ferons pour les abonnés, plus les charges que l'on a engagées liées au covid lui-même », indique Philippe Lachaume, le coprésident en charge des finances. « Nous travaillons au quotidien avec les équipes du club afin de réduire le plus possible ce chiffre », poursuit le directeur administratif, Adrien Tallec.
Gérer le présent sans hypothéquer l'avenir
Si ce n'est pas le cas, il est évident que l'avenir du club serait très fortement menacé. « On sait très bien que le seul bilan qui vaudra sera celui que l'on pourra faire à l'issue de la saison. Nous savons que nous avons un risque énorme si les partenaires et abonnés ne sont pas dans un esprit d'accompagner le mouvement sportif local, et le PB, alors ce sera très compliqué. » Voire pire.
Voilà pourquoi il est important pour le club de continuer de fédérer en gérant le présent, sans hypothéquer l'avenir. Le PB doit composer au quotidien avec l'évolution de la situation sanitaire et les décisions qu'elle engendre. Depuis la semaine dernière, on sait que la saison ira à son terme, sans play-offs, probablement à huis clos. Si les aides à la billeterie, le chômage partiel et le fonds de solidarité permettent de compenser une partie des pertes cela ne suffit pas. D'autant plus qu'avec la reprise du championnat, le chômage partiel va s'arrêter. Et, pour l'instant, rien n'est acté concernant la poursuite de l'aide à la billetterie. Tout l'enjeu pour le club est de conserver le soutien de ses partenaires et abonnés dans ces moments difficiles.
C'est notamment pour eux que le PB a mis en place l'opération « Le PB s'invite chez vous » avec des retransmissions de qualité des matchs à domicile. « Un partenaire vient pour participer à une aventure locale et placer des produits: de la visibilité, de l'accès à un spectacle et des relations publiques, résument les deux hommes. Sur ces différents aspects, plusieurs réponses ont été apportées avec " Le PB s'invite chez vous ". Cela offre une bonne visibilité puisque ces retransmissions enregistrent entre 4.000 et 5.000 vues. Dans ce cadre, on propose aux partenaires d'accéder à des prestations de restauration pendant les matchs, prises en charge par le club chez nos restaurateurs partenaires. Et on a investi sur ce système de diffusion qui leur permet de vivre une soirée événementielle. Ce n'est pas parfait, mais on fait des choses pour essayer de compenser le manque lié aux contraintes sanitaires. »
Et les retours sont bons. Plusieurs partenaires, dont les plus conséquents, ont déjà indiqué qu'ils poursuivraient leur soutien sans compensations. « On se doit de les écouter et d'adapter notre offre en fonction de chacun d'eux car certains sont dans des situations compliquées et il faut qu'on les accompagne », insiste Philippe Lachaume, tout en appréciant les échanges avec les collectivités, auxquelles des points financiers intermédiaires sont régulièrement faits.
Dialogue et transparence
Le dialogue et la transparence ont été érigés en vertus. C'est dans cet esprit que les abonnés et partenaires vont être interrogés sur leurs attentes. « Il est clair que nos abonnés vont bénéficier d'une action de notre part. C'est simplement compliqué de la mesurer aujourd'hui car on ne sait pas s'ils pourront avoir ou non accès à des matchs en fin de saison. » Au final, les dirigeants se mobilisent pour ne pas présenter un bilan financier trop négatif en fin d'exercice. « On le sera probablement un peu, mais pas au point de mettre en péril le PB si tout le monde continue à jouer le jeu », conclut le coprésident, déterminé à tout faire pour que le PB ne soit pas fragilisé davantage par la crise au moment où sa situation sportive s'améliore.