Julien Stéphan quitte Rennes

Une Coupe de France remportée en 2019, une qualification en Ligue des champions en 2020, puis le trou d'air. La défaite 2-1 à domicile contre Nice vendredi, point d'orgue d'une série noire en 2021 (une seule victoire en dix matchs), a sonné le glas de l'expérience rennaise pour Julien Stéphan, 40 ans, jusque-là auteur de débuts flatteurs pour ses premiers pas à la tête d'une équipe de l'élite.

« Le club remercie Julien pour ces neuf années passées au sein des Rouge et Noir et pour l'ensemble des résultats exceptionnels qu'il a obtenus à la tête de l'équipe professionnelle », a salué le club dans un communiqué. Stéphan était au club breton depuis près d'une décennie, d'abord sur le banc des moins de 19 ans puis de la réserve, avant de succéder à Sabri Lamouchi en décembre 2018, en Ligue 1.

« Un formidable
entraîneur,
sincère et franc »

Son adjoint, Philippe Bizeul, titulaire lui aussi du BEPF (brevet d'entraîneur professionnel de football), a commencé à assurer l'intérim dès lundi matin à la tête du Stade rennais, actuel 9 de Ligue 1. Bizeul est notamment passé par le Tours FC, en tant qu'adjoint d'Albert Falette (2006-2007) puis de Daniel Sanchez (2007-2011), assurant l'intérim entre les deux.
Là aussi, sa mission ne devrait être que de passer le témoin entre deux entraîneurs. Pour remplacer Stéphan durablement, deux noms tiennent la corde selon L'Équipe: Bruno Génésio, coach de l'OL de 2015 à 2019, libre de tout contrat, ou bien Jocelyn Gourvennec, passé par Guingamp et Bordeaux notamment. Florian Maurice, le directeur sportif du club, imagine « quelqu'un qui entrera dans le projet » du club et qui sera « capable de développer du jeu et de faire confiance à des joueurs issus du centre de formation ».
Stéphan a choisi de démissionner car son message ne passait plus et les critiques de plus en plus dures se multipliaient, alors qu'il disposait pourtant d'un effectif ambitieux. « On a tout fait pour le dissuader » de partir mais « il était convaincu qu'il n'était plus l'homme de la situation », a déclaré Nicolas Holveck, le président du club, saluant le travail « d'un formidable entraîneur, sincère et franc ».
Le bilan de Julien Stéphan restera très bon, avec le succès historique en Coupe de France en avril 2019, premier trophée du club depuis 48 ans, acquis en finale face au Paris SG, aux tirs au but. Un an plus tard, Rennes terminait 3 de Ligue 1 et se qualifiait pour la Ligue des champions avec, dans ses rangs, un prodige de 17 ans convoité par l'Europe entière, Eduardo Camavinga. « Coach, je vous remercie sincèrement pour tout car grâce à vous j'ai découvert le monde "adulte", de la N3 à la Ligue 1 en passant par la Ligue des champions. Je vous dois beaucoup, vous m'avez toujours mis dans les bonnes conditions, merci pour vos conseils », a écrit Camavinga sur Twitter.
Désormais, le Stade rennais veut retrouver le chemin du succès. « On a tous une part de responsabilité (dans les mauvais résultats actuels). On assume évidemment », assure Florian Maurice, avant d'insister sur son « envie d'atteindre les objectifs » et « d'inverser la tendance ».