Les théâtres sont fermés mais la culture vit toujours

Le Covid n'a pas tué la culture. Certes, les lieux de spectacles ne peuvent plus accueillir de public mais les « 3T-Trois théâtres-Scène conventionnée » de Châtellerault, qui programment à l'année des spectacles sur le territoire de l'agglo, maintiennent le lien artistique. La structure culturelle dispense toujours une offre d'actions d'éducation artistique en faveur des publics via des ateliers (450 heures par an), notamment à l'adresse du public scolaire, avec des intervenants, des artistes du milieu du spectacle vivant (théâtre, danse, cirque...). Pas question de baisser le rideau de la culture.

Avec la crise,
artistes et élèves
contraints
de s'adapter

La semaine dernière, les « 3T » ont frappé les trois coups du lancement d'un projet théâtral avec une vingtaine d'étudiants du lycée Branly en BTS Sam (Support à l'action managériale). À la baguette, Mélissa Barbaud, une artiste de la compagnie Durdle (Tours), qui a fait le conservatoire de théâtre de Poitiers.
Sur 24 heures réparties en quatre séances en février et mars, l'intervenante va leur enseigner les rudiments du théâtre à partir d'une pièce, État d'urgence (de Falk Richter), qui parle d'une société ultra-surveillée. Au programme, échauffement, expression corporelle, occupation de l'espace, diction, articulation, intonation, respiration et mémoire. Idéal pour ces futurs assistants managers dont le projet leur permettra également de nourrir une réflexion sur le monde d'aujourd'hui et la notion d'engagement. Mais les apprentis comédiens ne pourront monter sur les planches pour restituer leur travail. « On ne peut pas jouer sur scène (spectacle prévu en février) en raison du contexte sanitaire. Leur travail aboutira à une forme théâtrale filmée », précise Vincent Olivier, secrétaire général des 3T.
En revanche, d'autres élèves, ceux de l'option théâtre (classe de 1) du lycée Berthelot et du collège de Lencloître, peuvent espérer, dans le respect des règles sanitaires, jouer leur spectacle devant du public. Il s'agit là de deux autres projets d'ateliers.
Pour les lycéens de Berthelot, c'est la comédienne et metteure en scène, Hélixe Charier, de la compagnie « Rumeurs des vents », (Poitiers) qui va les accompagner (atelier de trente heures). « Ils sont six élèves et vont créer une pièce à partir de leurs propres écrits, intitulés Traces. Le couvre-feu bouscule un peu les répétitions et on doit s'adapter. Ils vont la jouer en décentralisation dans Grand Châtellerault, c'est-à-dire chez l'habitant, en extérieur, voire peut-être même en salle en mai si c'est permis. »

Danse en extérieur...

Pour les collégiens de Lencloître (deux classes de 4), ce ne sera pas du théâtre mais de la danse. Soixante heures d'atelier avec Alexandre Blondel et Anne-Charlotte Mary, de la compagnie Carna (Parthenay). « La difficulté, c'est qu'un nouveau décret est paru sur la danse, qui ne peut plus être pratiquée en intérieur, si bien que les entraînements et le spectacle (prévu fin mars) se feront dehors. On sera donc soumis aux aléas climatiques... »
Aux 3T, ce n'est pas la crise sanitaire qui est la tête d'affiche mais bel et bien la culture qui se réenchante.

(1) Financement dans le cadre d'un dispositif avec la Drac Nouvelle-Aquitaine.