« Elle vivait tout cela très mal »
audioIndispensables pour prévenir la propagation du Covid-19 dans les Ehpad, les mesures sanitaires produisent aussi des effets secondaires sur le moral de certains résidents, avec des conséquences parfois dramatiques, comme en témoigne une famille de Montmorillon.
Sa doyenne, France, est décédée en décembre, dans sa 101 année, à l'Ehpad du pôle hospitalier où elle vivait. Son gendre, Joël, et sa petite-fille, Christelle, ne mettent pas en cause le personnel de l'établissement: « Surtout pas ; ils ont été très attentifs et à l'écoute, compréhensifs avec nous. Mais ils devaient suivre les directives, et ces directives nous paraissent trop dures. »
France souffrait beaucoup de la restriction des heures de visites : « Nous ne pouvions la voir qu'une fois par semaine, explique Joël. Elle ne mangeait plus, pour moi elle s'est laissée mourir de chagrin. »
« Elle n'avait jamais vécu seule et elle vivait tout cela très mal, précise Christelle, qui rendait souvent visite à sa grand-mère avant la crise sanitaire. Moi aussi je le vivais très mal. Je ne pouvais plus emmener mes enfants avec moi et, au final, elle ne voyait presque plus personne. Elle se demandait si on était fâchés, on avait beau lui expliquer ce qui se passait, elle ne comprenait pas tout. »