Simon - Guigonnat, le choix gagnant

Publié le 19-02-2021 05:00:11
Le duo composé de Julia Simon et Antonin Guigonnat a apporté une deuxième médaille d'or à la France en s'imposant lors du relais mixte simple, jeudi.

Le pari est réussi. L'encadrement des Bleus a pourtant pris un risque en alignant la paire Julia Simon - Antonin Guigonnat sur cette épreuve. Car la logique aurait voulu qu'Emilien Jacquelin fasse équipe avec Julia Simon, eux qui ont remporté ensemble le seul relais mixte simple disputé cette saison en Coupe du monde. Mais en voulant préserver le double champion du monde de la poursuite pour la fin de la compétition, le staff tricolore a fait un énorme cadeau à Antonin Guigonnat. Et celui-ci n'a pas laissé passer cette chance inouïe.

« Plus on
m'enterre
plus j'ai envie
de rebondir »

Sur le papier, il y avait pourtant de quoi être sceptique devant ce tandem surprise. Les autres grandes nations avaient, elles, toutes misé sur leurs meilleurs éléments, à l'image de la Norvège qui avait opté pour les deux n° 1 mondiaux Johannes Boe et Tiril Eckhoff. Mais les Français ont tenu le choc, notamment sur le pas de tir avec seulement 5 fautes au total, pour devancer les Norvégiens et les Suédois (Sebastian Samuelsson - Hanna Oeberg). « Ce n'était pas une équipe au rabais, on connaissait leurs qualités sur ce genre de format », a détaillé Stéphane Bouthiaux, le patron du biathlon français.
Dans un dernier tour à suspense, Simon a fait la différence en déposant sur la piste Eckhoff pour s'offrir à 24 ans la première médaille de sa carrière aux championnats du monde. En grande difficulté en Slovénie, la biathlète des Saisies (24 ans), seule Française à avoir gagné cette saison en Coupe du monde (deux succès en mass start), s'est rattrapée de manière magistrale dans un finish dont elle a le secret.
« J'ai l'impression que plus on m'enterre, plus j'ai envie de rebondir, a-t-elle déclaré. C'est une revanche. C'était une superbataille. » « Elle est encore en construction mais quand elle est en forme sur un dernier tour à la bagarre, elle est intenable, elle a les dents qui traînent par terre et elle a un caractère redoutable. Elle se met minable », a de son côté expliqué Frédéric Jean, l'entraîneur des Bleues.
Pour Guigonnat, il s'agit du 2 podium aux Mondiaux, deux ans après l'argent de la mass start décroché à Ostersund (Suède). De quoi lui permettre de marquer des points précieux alors qu'il est en balance avec Fabien Claude pour la dernière place au sein du relais masculin, qui défendra son titre mondial samedi. « On a été surpris à l'annonce de cette composition mais on avait vraiment la confiance du staff, a réagi le Français. On s'est senti soutenus. »
Les voilà en tout cas totalement relancés avant les ultimes échéances du week-end (relais samedi, mass start dimanche). « Cette médaille va les décomplexer et leur donner des idées pour la fin de la semaine », s'est félicité Frédéric Jean.

Relais mixte: 1. France (Guigonnat, Simon) 36'42''4 (0 tour de pénalité); 2. Norvège (J. Boe, Eckhoff) à 2''8 (0); 3. Suède (Samuelsson, Öberg) 22''6 (0); 4. Ukraine (Pryma, Blashjo) 35''9 (0); 5. Italie (Hofer, Wierer) 55''2 (1).