Et au milieu de la végétation coule une rivière
A bien les observer, les berges du Talbat à Chauvigny font mentir l'adage qui veut que l'herbe soit toujours plus verte ailleurs. Ici et là, comme rue du Moulin-Saint-Léger, les banquettes du cours d'eau sont couvertes d'une végétation foisonnante qui agace certains riverains parmi lesquels le conseiller départemental Alain Fouché dont la permanence voisine le ru. « Autrefois, on apercevait les poissons dans le ruisseau », déplore l'élu.
Un cycle végétatif de 3 ans
Contactés les services du Syndicat mixte Vienne et affluents (SMVA) (lire ci-dessous) débroussaillent l'affaire. « Le Talbat fait l'objet actuellement d'une réflexion globale, précise Loïc Iotti, responsable technique au SMVA. Mais en application des articles L 215.14 et suivants du Code de l'Environnement, l'entretien des berges et du lit des cours d'eau non domaniaux revient aux propriétaires riverains jusqu'au mi-lieu. Il y a beaucoup de confusions et de méconnaissances à ce sujet. Par ailleurs, nous avons revu nos modalités de gestion des milieux aquatiques et de leurs berges, en décidant du respect d'un cycle végétatif de trois ans afin de privilégier les plantes endémiques, d'éviter celles plus invasives et de limiter les surcoûts dus à des plantations supplémentaires. La meilleure des interventions, c'est la non-intervention. Le milieu se débrouille très bien. Le but, c'est essentiellement d'avoir une bonne qualité de l'eau. »
Le syndicat et son tout nouveau président Franck Bonnard (1) entendent porter cette démarche auprès de leurs interlocuteurs. « Autour d'une nouvelle organisation avec un vice-président et un membre du bureau élu de chaque communauté de communes du territoire, mais aussi avec un ou deux interlocuteurs élus de chaque territoire. Par ailleurs, dans le cadre du renouvellement du contrat de territoire que nous devons élaborer pour début décembre, nous entendons être au plus prêt des communes et des riverains dans le cadre de l'application des politiques de gestion des milieux mais aussi du suivi des chantiers. »
C'est donc autour d'une communication renforcée que la SMVA aborde les mois à venir. « Avec des démarches, des réunions et des rencontres avec communes et riverains pour expliquer notre rôle, les éléments de contexte, et venir en appui technique et en support », reprend Loïc Iotti.
Quant aux berges du Talbat à hauteur de la rue du Moulin-Saint-Léger, propriétés de la mairie, elles devraient être « éclaircies » la semaine prochaine. « Après concertation avec le SMVA, afin de concilier écosystème et vie en ville », termine Vincent Pichaud, responsable des services techniques de Chauvigny.
(1) Par ailleurs, maire de Bonneuil-Matours
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Le Syndicat mixte Vienne et affluents (SMVA) est un syndicat de rivière qui exerce la compétence de la gestion des milieux aquatiques depuis 2018 sur le bassin de la Vienne et ses affluents de Valdivienne à Port-de-Piles. Il anime et coordonne sur 63 communes l'ensemble des actions entreprises en faveur de la protection et de la restauration des milieux aquatiques au travers des compétences déléguées par la communauté d'agglomération de Grand Châtellerault (CAGC), Grand Poitiers communauté urbaine (GPCu), la communauté de communes Vienne et Gartempe (CCVG), la communauté de communes du Haut-Poitou (CCHP) et la communauté de communes du Pays loudunais (CCPL).